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Le « Livre terrier »

Le livre terrier.

L’impôt date de la plus haute antiquité. Impôt en nature ou en deniers, qui concourt aux dépenses communes de toute société, protection des villages, aménagements des voies de communication…Et les temps modernes n’ont pas, tant s’en faut, apaisé ces besoins.

Si, en des temps reculés, c’était par la force que le seigneur prélevait les droits, est venue une époque où l’impôt, pour être accepté, devait être assis sur la richesse de chacun, si modeste soit-elle ; et les seigneurs ont rapidement constaté que le patrimoine immobilier était la source privilégiée de revenus, donc passible de l’impôt.

Aussi, avant que ne soit prescrit par la loi de 1807 l’élaboration d’un cadastre parcellaire sur l’ensemble du territoire national, les seigneurs de Prayssas ont dressé dès 1685 un inventaire général des propriétés de la seigneurie, décrivant, pour chacun, la nature et la superficie des biens, et établi une imposition au vu de ces critères.

C’est d’un fatras de papiers abandonné au grenier de la mairie, qu’Armand, un passionné d’histoire, a retiré un vieil ouvrage qu’il a patiemment reconstitué, recousu et relié d’une toile écrue blanche : notre terrier, livre foncier qui recense les propriétés de la seigneurie de Prayssas en 1685 – Louis XIV était à l’apogée de son règne – et qui est devenu une référence pour les férus d’histoire de Prayssas ou d’ailleurs.

C’est un trésor que nous avions entre les doigts. Paroisses, lieudits, bois, prairies, jardins, chenevières, surfaces exprimées en picotins, quarterées et cartonats, maisons, moulins, noms, prénoms, profession, sobriquets, qualité, bourgeois, jurats…

Extrait d’un compte foncier portant l’identité du tenant et la consistance de ses biens.

C’est un infini de connaissances. Au travers d’un simple recensement, c’est une invitation à la découvertes des êtres, Jean Blanc, jurat, Louis Dupont, tonnelayre, Antoine Durant, bourgeois. Chacun « tenait » maison ou terres.

Le terrier est à nous tous. C’est ainsi que chacun peut venir le voir, avec les précautions d’usage dues à un trésor, certes, mais curieux de ceux qui peuplaient les lieudits à l’époque ou intéressé par l’existence d’un ancêtre.

Pour vous guider dans cette visite, vous trouverez un ouvrage « Le cadastre avant le cadastre » commis par le groupe Histoire qui vous décrit par le menu la composition du « Terrier » et vous montre qu’il est resté un ouvrage de référence pour établir l’impôt foncier jusqu’en 1825, date de la mise en oeuvre sur Prayssas du cadastre napoléonien, premier cadastre de l’ère moderne, avec la confection d’un plan parcellaire.